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La cicatrice, une brèche dans le temps

  • Photo du rédacteur: L'Ostéopathie Animale ...
    L'Ostéopathie Animale ...
  • 10 juil. 2020
  • 7 min de lecture

Dernière mise à jour : 18 juil. 2020

Bonjour Ostéopathes Animaliers en herbe ! 🍃

J'espère que vous allez bien, aujourd'hui on discute cicatrice. Parce que finalement, qu'est-ce qu'une cicatrice mise à part une marque indélébile qui nous rappelle un souvenir ?


N'oubliez pas que vous pouvez aller voir la vidéo de présentation avant de vous lancer dans la lecture, cliquez juste ici !


 

I - Définition


Une cicatrice est une marque qui n’est pas nécessairement visible, laissée suite à une rupture de la barrière cutanée faite de façon traumatique ou chirurgicale. Cette barrière cutanée est très résistante en temps normal sauf chez le sujet âgé. La cicatrisation peut se trouver ralentie, pour des raisons très nombreuses, liées habituellement au mauvais état général de l’animal (dénutrition, infection…), on parlera alors de retard de cicatrisation.


Face à la guérison, les animaux ne sont pas tous les mêmes. En effet, celle-ci dépend de l’âge, des conditions génétiques, de la race, etc…


II - Anatomie et fonction de la peau


Anatomie de la peau :

La peau est le plus grand organe incarnant une barrière physique et mécanique permettant de protéger les autres organes et tissus sous-jacents du milieu extérieur qui entoure l’animal.


La structure cutanée est une structure hétérogène composée de trois tissus superposés, de la superficie vers la profondeur :

→ L’épiderme

→ Le derme

→ L’hypoderme



 

L’épiderme est la couche externe de la peau jouant un rôle de barrière. Constituée de nombreuses couches épithéliales dépourvues d’apport sanguin direct. Les nouvelles cellules formées en profondeur repoussent les cellules anciennes vers la surface, qui s’éloignent donc de plus en plus de leur approvisionnement. Les cellules de l’épiderme sont donc les plus anciennes et fermement liées les unes aux autres formant une couche kératinisée car munies de filaments de kératine intra-cellulaire. Les cellules étant les plus superficielles sont donc des cellules mortes qui sont éliminées par abrasion et remplacées continuellement : l’épiderme est donc un tissu en perpétuel renouvellement.

On retrouve au niveau de la couche superficielle de l’épiderme des invaginations formant les glandes sudoripares, les glandes sébacées ainsi que les follicules pileux. → glande sudoripares : rôle dans la régulation de la température corporelle (sécrétion de sueur) et production d’éléments qui éliminent les pathogènes de la glande → glande sébacées : rôle dans la production de sébum libéré dans les follicules pileux → follicule pileux : cavité dans laquelle le poil prend naissance

Le sébum : sécrétion huileuse / lipidique qui gagne la surface de la peau, recouvrant les poils et imprégnant les couches kératinisées externes qu’elles permet d’imperméabiliser et de protéger de l’assèchement et du craquèlement, tout en inhibant la prolifération de micro-organismes.


La couche profonde de l’épiderme renferme quatres types de cellules défensives : → les mélanocytes : produisent de la mélanine, un pigment permettant le bronzage tout en permettant de protéger l’épiderme des ultra-violets de la lumière solaire → les kératinocytes : permettent la production de kératine et forment une fois ces cellules mortes la couche protectrice kératinisée

décrite précédemment. Elles représentent 80% des cellules épidermiques.

→ les cellules de Langerhans : détecteurs qui mettent en jeu les réponses immunitaires acquises → les cellules de Granstein : fonction « contraire » des cellules de Langerhans qui permettent de freiner les réponses immunitaires acquises


L’ensemble de ces composants épidermiques impliqués dans l’immunité continue le tissu lymphoïde associé à la peau (SALT).


La kératine : principal constituant des phanères (griffes, poils, cheveux, cornes, sabots, plumes, bec…) fabriqué au sein de la couche profonde de l’épiderme.

 

Le derme est la couche la plus épaisse de la peau et se situe sous l’épiderme. Elle contient de nombreux éléments tels que : → follicules pileux et leurs annexes → muscles lisses responsable du hérissement des poils → glandes sébacées et sudoripares → fibres de collagènes et d’élastines → vaisseaux sanguins et lymphatiques → fibres nerveuses → récepteurs sensoriels → cellules de l’immunité telles que les lymphocytes T

 

L’hypoderme ou nommé également tissu sous-cutané est un tissu conjonctif lâche constitué de tissu graisseux / adipeux. C’est cette couche qui va permettre à la peau d’être ancrée sur le muscle ou l’os sous-jacent.

 

Les fonctions de la peau :


→ Rôle protecteur : protection du corps des agressions extérieures lumineuses, thermiques, mécaniques, chimiques ou microbiennes.


→ Rôle sensoriel : sensations thermiques, tactiles et nociceptives / douloureuses grâce aux fibres nerveuses présentes


→ Rôle thermorégulateur : sécrétion de sueur via les glandes sudoripares et régulation permise aussi par les vaisseaux sanguins → Rôle d’élimination des déchets : élimination par la sueur

III - Le tissu cicatriciel et ses adhérences cachées


Le processus de cicatrisation :

Le tissu cicatriciel est le résultat d’un processus de cicatrisation qui est mit en place lors d’une lésion de la peau faite de façon chirurgicale ou suite à un traumatisme. Ce processus de cicatrisation est extrêmement complexe et sera donc très vulgarisé au sein de cet article afin d’en comprendre les notions importantes.

La recherche sur les plaies aiguës dans les modèles animaux démontre que les plaies

guérissent en quatre phases.

1. Hémostase

2. Inflammation

3. Prolifération / Granulation / Contraction

4. Remodelage / Maturation


Je me suis appuyé sur le tableau de Dean Kane qui a créé une analogie de la réparation des plaies qui compare la cicatrisation des plaies à la réparation d’une maison endommagée.


1 - l’Hémostase :

Dans un premier temps, des facteurs de croissance et de la fibrine vont être libérés. La fibrine va permettre la formation d’un caillot permettant la fermeture de la plaie. La vasoconstriction dans la phase d’hémostase est suivie d’une vasodilatation afin d’engendrer une augmentation du flux sanguin vers le site lésé.

2 - Inflammation :


Cette phase est caractérisée d’inflammatoire puisqu’elle fait appel à de multiples acteurs pro-inflammatoires et autres acteurs permettant le nettoyage de la zone par phagocytose. L’inflammation se présente comme un érythème, de l’œdème et une chaleur souvent associés à une douleur.

L’application d’antiseptique et de détergent permet d’accélérer ce mécanisme naturel.

3 - Prolifération :

La troisième phase permet le remodelage permettant au tissu de retrouver des propriétés fonctionnelles qui seront de moins bonnes qualités que le tissu initial puisque les fibres de collagène reformées ne seront pas les mêmes que dans le tissu initial. La résistance à la traction ne sera pas supérieure à 70–80% de ce qu’elle était avant l’apparition de la plaie Cette phase permet donc le rétablissement de la fonction de barrière de la peau.


4 - Remodelage :


La dernière phase est caractérisée par un travail de « finition » permettant à la cicatrice une résistance à la traction afin qu’il y ait une certaine solidité au cas où un autre traumatisme aurait lieu.


Définitions :

- Plaie aigüe : blessure chirurgicale ou traumatique qui progresse au travers des phases de cicatrisation en approximativement un mois en l’absence de facteur local ou général pouvant retarder la cicatrisation.


- Plaie chronique : ce terme désigne les plaies avec cicatrisation de seconde intention qui ne présentent aucune tendance à la cicatrisation après 4 à 12 semaines, malgré un traitement local approprié.


Les différents types de cicatrices :

Des processus de cicatrisation anormaux sont possibles et forment des cicatrices hypertrophiques voire chéloïdes ou au contraire, on parle de retards de cicatrisation.


  • cicatrice atrophique : la peau en se reconstituant forme un creux engendré par un manque de derme

  • cicatrice hypertrophique : la cicatrice forme une relief sur la peau suite à un excès de derme cette fois, souvent observée au niveau de zone osseuse telle que la scapula / omoplate

  • cicatrice hyperpigmentée : la cicatrice possède une couleur plus foncé que le reste du corps, particulièrement visible sur les animaux à peau claire

  • cicatrice dépigmentée : au contraire, celles-ci sont plus clair que le reste de la peau


Les adhérences :


Les adhérences post-opératoires sont des phénomènes de cicatrisation anormaux qui se produisent généralement après une intervention chirurgicale qui va relier de façon pathologique deux organes qui sont normalement libres.

A titre d’information, 74% des occlusions intestinales et 40% des cas de douleurs pelviennes sont liés à des adhérences post-opératoires (chiffres appuyés sur des recherches humaines).


Il existe aussi des adhérences qui ne font pas suite à une opération chirurgicale.

A titre d’exemple, un cheval qui subit une inflammation du tendon perforant c’est-à-dire une tendinite, va engendrer un phénomène inflammatoire. Suite à celui-ci, des adhérences vont se former autour de ce tendon et potentiellement atteindre les autres structures qui l’entourent telles que le tendon perforé et/ou le ligament suspenseur du boulet. Si jamais c’est le cas alors les structures vont être liées entre elles et ne glisseront plus correctement l’une contre l’autre altérant le but ultime : apporter au cheval un mouvement optimal et sans douleur.

IV - Produits accélérant la cicatrisation


Gamme vétérinaire : - en phase d’hémostase et d’inflammation : URGOCLEAN (5,80 euros/pièce) - en phase de prolifération : ALGOPLAQUE (4,60 euros/pièce) - en phase d’épidermisation : URGOTUL (3,50 euros/pièce)

Gammes naturelle : - miel de thym BIO (8 euros le pot de 500 g) - gel d’aloé vera BIO (6 euros les 500 mL) - la centalla asiatica BIO (19,90 les 125 mL)

- la camomille BIO (10 euros les 50 mL)

(Prix moyen)


V - Conseils


  • Bien la nettoyer avec de l’eau et du savon ou du sérum physiologique et la désinfecter juste une fois avec de l’antiseptique, mais pas avec de l’alcool, trop irritant.

  • Quand la plaie est sèche, couvrir la blessure avec un bandage pas trop serré pour la protéger des infections. À changer tous les jours et lorsqu’il est mouillé.

  • L’application d’un soin cicatrisant deux fois par jour permet de raccourcir le temps de cicatrisation.

  • Lorsqu’une croûte se forme, il faut éviter à l’animal de l’enlever seul , mais la ramollir pour qu’elle tombe d’elle-même, avec une crème hydratante ou une huile végétale, appliquée en massages circulaires. Cela va permettre d’assouplir et stimuler les fibroblastes, les fibres de soutien du derme et favoriser la circulation.


Certaines plaies peuvent se soigner sans intervention médicale, d’autres doivent d’emblée être vues par un vétérinaire. Il est souvent nécessaire de raser la zone afin d’avoir une visibilité correcte et une plaie propre.

VI - Rôle de l’ostéopathe animalier


L’ostéopathe animalier à une grande importance concernant les adhérences et les cicatrices. En effet, il est en capacité grâce à des techniques tissulaires de briser ces adhérences et donc d’assouplir les cicatrices pour un meilleur mouvement. Cette action est possible grâce à un suivi régulier fait par un professionnel compétent.


De nombreux appels concernent les cicatrices de castrations qui peuvent incommoder voir rendre douloureux l’animal castré. Il est important de savoir qu’un ostéopathe animalier n’interviendra pas avant 3 semaines voir 1 mois après la chirurgie de manière à ce que la cicatrisation soit complète et nous permette donc de dire que la douleur à ce laps de temps n’est pas dans la « normalité ».



 

J'espère vous avoir éclairé quant aux cicatrices qui se trouvent sur le corps de nos animaux ou même sur les nôtres ! Portez vous bien, à bientôt pour un nouvel article ! 🌸


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